1° DEFINITIONS
Politique : politique vient du mot grec politicos « de la cité » c'est ce qui concerne la vie collective ou le gouvernement de la cité ;
o nom féminin : c'est l'art de gouverner la cité ou l'Etat
o nom masculin :
au singulier :
désigne l'ensemble des institutions, l'organisation de l'état ; la forme de gouvernement
au pluriel : désigne l'ensemble des personnes qui gouvernent
o Adjectif :
désigne ce qui est relatif aux affaires publiques, à l'état
Animal :Du latin « animal ; animalis » « être animé » ;
Désigne un être vivant doué de sensibilité et de mobilité ;
En ce sens l'homme est un animal raisonnable
Cette notion s'oppose au règne végétal et minéral ; Le concept d'animal peut dans certains cas exclure l'homme et définir plutôt l'ensemble des bêtes c'est-à-dire l'ensemble des êtres ne possédant pas les caractéristiques de l'espèce humaine : le langage articulé, les fonctions symboliques, le libre arbitre ; L'homme serait donc un animal raisonnable apte à vivre en société.
2° - L'Homme animal politique dans la conception Aristotélicienne
Aristote a développé cette notion dans le traité : La République et dans l'Ethique de Nicomaque
L'ANIMALITE POLITIQUE
L'homme est « un animal politique » par nature « Zoon politikon ».Le mot zoon désigne en grec « un vivant » mais Aristote se réfère plutôt aux animaux en général :
La notion d'animalité désigne les êtres vivants capables de mobilité et d'une faculté de sensation et de perception ; à ce titre , nous l'avons vu, l'homme est bien un animal ;
Mais l'homme a une faculté spécifique, il est « de tous les animaux, le seul à posséder le langage » le LOGOS ; et cette faculté à été donnée à l'homme, comme par finalité, précisément pour participer à la vie politique ; L'expression vocale et physique sert à l'homme à communiquer avec les humains cependant il existe d'autres modes de communication chez les autres animaux ; Le propre de l'homme est l'expression symbolique et éthique ; le langage va exprimer l'utile et le nuisible, le juste et l'injuste, le bien et le mal « avoir de telles notions en commun, c'est ce qui fait une famille, une communauté, une cité » ( polis).
L'éthique politique avec tous ses principes retenus par le groupe va permettre de définir une famille, une communauté ou une cité.Chacun des humains naît dans une structure collective qui a ses propres codes ; mais le rôle de l'homme ne se borne pas à assimiler passivement les valeurs qui sont celle de la communauté. Il se distingue des animaux qui vivent en bandes ou en bans et que l'on appelle « grégaires » car ces animaux sont prédéterminés dans leur comportement par un patrimoine génétique, héritage ancestral de l'espèce ;
L'homme peut être défini comme un animal éthique, un animal sociable ; Du fait de sa capacité de raisonner, de communiquer, l'homme est capable d'interférer dans la vie du groupe ; d'indiquer ce qu'il trouve bon ou juste ; de participer à l'élaboration de l'œuvre commune ; La finalité de cette œuvre est le BONHEUR de chacun ( vision eudemonique ) ; Ce bonheur s'épanouit dans un concept : l'AMITIE : « choix réfléchi de vivre ensemble » en harmonie ; Donc la politique va être une œuvre inachevée, bâtie de génération par la confrontation des avis des uns et des autres et dont l'objectif est le plus grand bien de la majorité. Dans certains cas l'homme peut être apolitique (apolis) , pour Aristote, de manière simpliste, il est ou monstre ou divin ; soit surhomme quasi divin car l'autarcie renvoie au divin, soit bestial, incapable de vivre en communauté ;
LES BASES de la SOCIABILITE
Pour une véritable intégration communautaire de l'homme, il existe des pré-requis :
1° - une communauté humaine correctement définie
La communauté doit être bâtie sur un particularisme spécifique dans lequel tous les citoyens se reconnaissent : c'est l'identité communautaire ; Cette identité se façonne au travers une langue, une histoire, un destin commun
2° - des limites géographiques précises
la communauté doit être circonscrite par des limites, des frontières à l'intérieur desquelles l'accès est limité ; Le territoire ne doit pas être trop vaste car il ferait perdre la conscience d'appartenir à une même communauté
3° - L' unité ethnique
Bien qu'elle pourrait renforcer la sociabilité, l'unité ethnique n'est pas pour Aristote une condition sine qua non ; ( lui-même était un émigré à Athènes ) la RACE non plus n'est pas apte à définir la citoyenneté ;La naturalisation était un moyen, à Athènes, d'accès à la citoyenneté mais l'afflux d'étranger formaté par d'autres lois peut déformer une bonne législation.
4° La LOI
C'est l'élément fondamental ;L'identité d'un groupe politique est défini par sa constitution. La constitution n'a pas pour objectif un ordre du commerce, un ordre militaire destiné à protéger les concitoyens ou un ordre juridique au service des intérêts privés ;La constitution est un ensemble de règles librement consenties en vue du bien vivre collectif ;Sa finalité est donc bien le bonheur de chacun de ses administrés ;
Et le lien est l'AMITIE
C'est un concept valorisé par Aristote :
« L'amitié est le choix réfléchi de vivre ensemble ; la fin d'un cité, c'est donc la vie heureuse, alors que les relations en question sont en vue de cette fin. »
Cette amitié peut s'exprimer par le lien vertueux entre époux ou la sincère camaraderie entre frères. Donc l'homme est un être qui se distingue de l'animal par son état naturel de bien être au sein d'une communauté humaine et par sa capacité à participer à la vie de la cité grâce à ses fonctions d'élocution et de raisonnement ; l'être apolitique est perçu comme un marginal, démon ou divin, dont l'occurrence est sporadique ou accidentelle.
L’Homme animal politique par nature
Dans la réflexion d’Aristote, on retrouve cette première notion qu’il existe une nature humaine ; un état initial de l’homme acquis à sa naissance ou peut-être à l’origine de l’humanité et un état vers lequel il tend par nature ; une évolution spontanée qui conduit inexorablement l’homme vers une position de bien être ; un peu comme la position réciproque des électrons autour d’un noyau atomique ; le fruit des forces réciproques d’attraction et de répulsion ;
Cette tendance suppose un finalisme de l’évolution humaine, une conception téléologique des fins humaines avec la cause finale : la vie en harmonie dans le bonheur ;
Quel est donc ce bonheur défini comme l’objectif naturel de l’homme ?
Le mot bonheur est composé du mot « bon » et de « heur » dérivé de augurium qui signifie augure, chance ; c’est un état de joie ou de plénitude de l’âme où rien ne manque ; c’est donc un état de l’âme où ayant obtenu un bien être final, plus rien d’autre ne peut être ne peut être désirable ;
Cette notion de bonheur est un concept vague, utopique qui se rapproche du bien-être originel éprouvé au JARDIN d’EDEN où Dieu assumait tous les désirs de l’homme sauf un : le désir du désir ; le désir du manque ; le désir de la frustration.
Ce bonheur implique une double notion : la complétude ( harmonie totale ) la pérennité ( cet état doit être durable ) et cet état concerne à la fois les relations vis-à-vis de soi-même, vis-à-vis des autres et vis-à-vis du monde en général ;
Cette notion se retrouve souvent dans le vocabulaire religieux sous le terme de BEATITUDE avec en plus des éléments vus précédemment, totalité et pérennité, s’ajoute un accomplissement d’ordre spirituel dans la contemplation divine ;
Donc cet aspiration est plutôt romantique ou utopique, mais peut-on dire que l’homme tend à se rapprocher asymptotiquement de cet état en définissant les choix de la vie individuelle ou collective par des normes ou une éthique ;
L’homme animal politique
L’animalité politique de l’homme peut s’analyser dans 3 directions :
1° L’aspiration au bonheur de l’homme dans la société : l’homme animal social ou civique
2° L’aspiration au bonheur de l’homme dans son opposition aux autres humains individuellement ou collectivement
3° L’aspiration au bonheur dans la confrontation à soi-même et à ses frustrations
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