Tuesday, June 27, 2006

PLATON

BIOGRAPHIE

- né en 427 avant JC- issue d'une famille Aristocratique

- vit l'écrasement d'Athènes durant la guerre du Péloponnèse opposant Athènes à Spartes

- en 407, rencontre avec Socrate dont il est l'élève pendant 8 ans

- Révolté par la mort de son maître condamné injustement par les athéniens, Platon quitte Athènes et se réfugie à Mégare- Voyage en Egypte puis en Italie du sud

- A 3 reprises, il tente d'établir en Sicile des réformes politiques et un gouvernement juste

- L'affaire se termine mal, Platon se fait traîtreusement embarquer sur un navire spartiate puis vendu comme esclave ; racheté puis libéré

- Platon rentre à Athènes en 387, où il fonde à 40 ans l'ACADÉMIE ( parce qu'elle se trouvait dans le jardin d'ACADEMUS ) : première école de philosophie organisée comme université ; en effet on y enseigne pas que la philosophie mais aussi les mathématiques ou la gymnastique. L'objectif était de former les futurs dirigeants ;Une grande part est accordée au dialogue ;

- C'est dans cette académie que Platon compose la plus grande partie de son œuvre- Le Macédonien ARISTOTE fut un de ses plus brillants disciples ; celui-ci va être à l'origine du LYCEE (L'origine de ce mot tient au portique consacré à Apollon Lycien qui se trouvait là.)

- Cette université, reprise non par Aristote mais par son neveu,continuera son activité jusqu'au VI ° siècle après JC ; Elle sera fermée par l'empereur chrétien Justinien

- Platon retournera par 2 fois en Sicile pour influencer DENYS le JEUNE pour la pratique de réformes politiques ; ces voyages tournent mal de nouveau ;

- Platon ne retrouve sa liberté que grâce à l'intervention de son ami ARCHYTAS de Tarente

- Platon meurt à Athènes à l'âge de 80 ans ( 347 avt JC ) sans avoir réalisé son idéal politique mais en laissant une production littéraire considérable.

LES ŒUVRES DE PLATON


On peut les classer en 3 grands groupes :

1° - Les dialogues de jeunesse ( 399 à 390 )

Ce sont des écrits de la période qui a suivi la mort de Socrate :

- HIPPIAS MAJEUR
- LE LACHES- LE LYSIS
- LE CHARMIDE
- APOLOGIE DE SOCRATE
- LE PROTAGORAS
- LE GORGIAS

2° - Les dialogues de la maturité

- PHEDON
- LE BANQUET
- CRATYLE
- PHEDRE
- LA REPUBLIQUE

3° - Les Dialogues de la vieillesse

- PHILEBE
- TIMEE
- CRITIAS
- LES LOIS



4° - A part des dialogues de métaphysiques

- PARMENIDE
- THEETETE
- LE SOPHISTE
- LE POLITIQUE


LA PENSEE DE PLATON



1 ° La théorie des idées et la dialectique

Platon essaie de concilier 2 enseignements : celui d'Héraclite et de Socrate :

- Héraclite qui pense que rien ne peut subsister définitivement « tout change, rien ne reste ».C'est-à-dire le savoir reste une notion mobile, sensible, fluctuante.

- Socrate qui est pour une notion universelle, conceptuelle du savoir ;
une connaissance déconnectée de la passion, de l'univers des sens ( colère, plaisir immédiat )

THEORIE DES IDEES ou IDEALISME OBJECTIF

Platon définit un principe antérieur et supérieur en perfection aux choses ou aux êtres vivants qui en dérivent ; c'est le principe du modèle de l'ARCHETYPE

Le monde sensible, en perpétuel changement est subordonné à ce monde idéal et stable d'IDEES ou d'ESSENCE
Les Idées existent de manière objective indépendamment de notre aptitude à les connaître
Les idées seraient les archétypes de la réalité perceptible du monde visible.
D'où la théorie des 2 mondes
● Le monde SENSIBLE : le monde dans lequel nous vivons ; très variable, fuyant, fugitif
● Le monde INTELLIGIBLE : le monde des idées immuables et universelles

Le monde peut être divisé en 2 mondes :
♦ Le monde visible :
- perceptible directement : tous les objets ou les êtres vivants
- perceptible indirectement : le jeu des ombres , image transmise par le miroir
♦ Le monde accessible qu'à l'esprit
- le domaine de la science dont le champ est universel ( mathématiques )
- le domaine des idées qui n'est accessible qu'à la raison

LES IDEES TISSENT LA REALITE

Les Idées tricotent le monde réel ; la vérité est un entremêlement de réalités qui sont que des ressemblances des idées ; l'ÊTRE et le NON-ETRE s'entrelacent comme si ils étaient tissés ensembles, la dialectique consiste à démêler les fils de cette trame en séparant l'être et le non-être ; elle s'efforce de distinguer les vrais ressemblances conduisant à l'essence des faux semblants ; ( la chose belle est un tissage de la beauté avec la non-beauté. )

La DIALECTIQUE : c'est l'art des distinctions qui découpent l'être selon des articulations naturelles ; le principe de démêler les fils intelligibles ( les idées ou l'essence ) qui tissent le réel sensible. Cependant aucun homme, n'est capable dans l'absolu de distinguer les essences en dehors de celui qui a tissé l'univers ; il existe une saisie plus directe des intelligibles par l'INTUITION qui se place au dessus de la dialectique.


2° - L'IMMORTALITE DE L'AME et la REMINISCENCE

Le corps tombeau et l'immortalité de l'âmeCompte tenu de l'existence de ces 2 mondes : le monde sensible et le monde intelligible, le problème est de savoir comment accéder à ce monde intelligible dans ce monde sensible ? D'où la notion de l'âme qui a existé avant le corps, liée provisoirement au corps en guise de châtiment, elle migrera par la suite dans des corps différents à des fins de pénitence et de purification successive.Cette théorie de l'immortalité de l'âme est issue de l'école pythagoricienne ; la vraie existence n'existe que dans le monde intelligible et les êtres sensibles ne peuvent en percevoir que des reflets provisoires et trompeurs.Il y a donc une opposition entre les corps soumis à ses besoins et ses désirs et cette âme tombée dans le monde sensible, prisonnière du corps ( SEMA SOMA : le corps tombeau ) et dans les valeurs sont la justice et la vérité enfouie dans l'être véritable. Si le corps est un tombeau, il faut le domestiquer comme un cheval sauvage, voire s'en détacher pour en extraire l'âme.Cette théorie, qui place le corps attiré par les désirs ( alcool, sexe...) en ennemi ou carcan, va se développer par la suite avec l'avènement du christianisme qui va promouvoir l'abstinence.

La REMINISCENCE

L'âme a pu contempler les idées dans une vie antérieure , l'entrée dans le corps a provoqué un oubli, la réminiscence ; le souvenir des idées est à la base de tout apprentissage et de toute connaissance.

LA PHILOSOPHIE ET LA MORT

Pour socrate « philosopher c'est apprendre à mourir » ; on craint la mort parce qu'elle représente quelque chose d'inconnu. Le philosophe attend la mort comme une délivrance puisqu'elle permet la délivrance de l'âme immortelle de ce corps prison.Donc Philosopher, c'est se préparer à ma mort, à cette évasion de l'âme.On retrouve cette influence asiatique du CARMA ; l'âme subit un cycle en nombre limité de réincarnations successives.Le jugement des âmes se produirait après la mort ; certaines âmes seraient châtiées avant de se réincarner ; auparavant l'ingestion d'une eau magique les frapperait d'amnésie de tout ce qui s'est passé dans l'au-delà.( dixit le récit d'ER le Pamphylien revenu du royaume des morts et dispensé de cette boisson de l'oubli )

LA DIVISION DE L'AME

L'âme comporte 3 parties :

- l'EPITHYMIA : constituée des désirs sensibles comme l'appétit, la soif, la sexualité

- Le NOUS la partie raisonnante de l'âme ; située dans la tête ; apte à tempérer l'épithymia

- Le TYMOS solidaire de l'épithymia ; c'est le coté irascible, colérique de la personnalité ; le tymos siège dans la poitrine.

Ces 3 parties forment un attelage ailé ( PHEDRE ) avec
- Le cocher : le NOUS
- un cheval blanc : le tymos
- un cheval noir : l'épithymia

3° – L'AMOUR

Cette notion est évoquée par le livre le banquet ; PLATON décrit l'ASCENSION qui conduit l'amoureux de l'amour physique à la beauté de l'âme, de nature surnaturelle, divine, mystique. EROS : c'est le désir de quelque chose qu'on n'a pas et auquel on aspire ;L'amour, quand il est maitrisé, aboutit à la beauté pure ; Platon valorise cet amour pour l'âme plutôt que pour le corps même si cette attraction parait naturelle ( Platon n'est pas pour l'amour platonique )

LE MYTHE DE L'AMOUR
Raconté par aristophane dans le Banquet, l'homme et la femme aurait constitué auparavant une unité, une espèce de boule ; mais Zeus , jaloux de cette fusion, eut l'idée de les séparer en 2 humains de sexe opposé ; par l'acte d'amour ( fusion charnelle ) les humains reconstituent leur nature primitive.L'amour serait cette recherche de l'âme sœur prédestinée, la seconde moitié.

LE DESIR ET LA PASSION

Platon oppose

- le désir sensible ou démesure
- la raison ou la mesure· le désir sensible : est illimité appétit insatiable et l'objet de ce désir est très changeant« aucune possession sensible ne saurait satisfaire le désir humain » ; il est comparable à un tonneau percé ( mythe infernal des Danaïdes )·

La raison ou la mesure

La raison ou philosophie permet de canaliser le désir ; elle associe le refus de la recherche de la satisfaction du désir ( plaisir sensible ) et l'élan vers le bien essentiel.Le mythe de la caverne : - la caverne symbolise le bien sensible et superficiel- l'éducation, l'instruction permet de détourner le regard de l'obscurité vers la lumière ;L'anabase : symbole de l'ascension de l'âme vers le bien ; l'éducation consiste, non à donner la vue à un non voyant, mais à tourner le regard vers la bonne direction.

4° – Les VERTUS HUMAINES

Le principe socratique est que « nul n'est mauvais volontairement » ; chacun agit en pensant faire le bien ; on pense toujours bien agirLa sagesse morale est un savoir que l'on peut acquérir par l'enseignement ; mieux connaître c'est mieux agir.La faute morale est une maladie de l'âme infligée par le corps.On retrouve toujours cette dualité entre la fonction rationnelle et l'énergie passionnelle.L'équilibre, la tempérance, est la gestion des besoins et les désirs du corps par la raison.

5° – LA CITE IDEALE

Les philosophes au pouvoir

L'état idéal est une monarchie où le pouvoir est légitimé par la sagesse ; les gouvernants doivent gouverner en fonction d'un savoir.Le savoir absolu, accessible par les philosophes, autorise le pouvoir absolu.La pensée platonicienne est d'un conservatisme absolu profondément antidémocratique.Le peuple n'est qu' « un gros animal » ignorant au service des ambitions d'une classe ambitieuse et guerrière. Ce sentiment est né de la mort de Socrate votée par une assemblée élue. La cité idéale comporte 3 classes :
- Les dirigeants
- Les gardiens
- Les travailleurs

1 – Les dirigeants Ce sont des philosophes ; seuls les sages sont aptes à chercher la manière la plus juste dont les citoyens doivent conduire leur vie

2 – Les gardienssont les détenteurs de la forceveillent à la défense de l'état à l'intérieur ou à l'extérieurIls vivent en communauté sans posséder aucun bien propreIls ne possèdent ni femmes ni enfants afin qu'ils n'aient pas d'attachementL'état élève seul les enfantsPour les familles autorisées à vivre en famille, l'état organise des mariage de manière à améliorer la qualité de la race.

3 – Les travailleurs artisans commerçants et paysans doivent assurer l'approvisionnement de la communauté ; Dans cette société hiérarchique et autoritaire, les classes, qui sont de véritables races, sont complètement séparées. Cette utopie a étonnamment reprise par des états totalitaires.Platon préfère le régime militarisé de Sparte à a démocratie athénienneIl a essayé de mettre à exécution son projet en conseillant le Tyran de Syracuse SENYS ; il a échoué à plusieurs reprises.


6° - L'ALLEGORIE DE LA CAVERNE


Apparaît dans le Dialogue de Phédon
Þ Platon nous décrit une caverne ; au fond de cette caverne, des prisonniers sont enchaînés,

Þ Un feu allumé à une certaine distance en haut et derrière eux apporte une certaine lumière ;

Þ Entre ce feu et les captifs s'élève un chemin escarpé sur lequel défilent des hommes allant et venant, porteurs de statuettes.

Þ Les prisonniers qui ne peuvent tourner la tête et n'ont jamais vu le vrai jour, donnent aux ombres projetées sur les parois de la caverne une réalité qu'ils n'ont pas.

Þ L'un des prisonniers est délivré de ses liens, se retourne, regarde le feu qui brille La clarté au bout du chemin l'attire, le tournant le dos à l'entrée ouverte à la lumière.prisonnier gravit ce chemin et découvre la lumière du jour à l'air libre puis la forme reconnaissable de tous les objets ; enfin il perçoit le soleil. Le prisonnier va rejoindre ses camarades pour leur annoncer la bonne nouvelle. Mais ceux-ci trouvent que ces révélations sont insupportables et le tuent.

- la caverne symbolise le monde sensible alors que la lumière du jour symbolise le monde intelligible

- les prisonniers représentent les hommes prisonniers de l'opinion ( apparence de l'idée)

- Le prisonnier libéré est le philosophe assassiné précisément à cause de sa sagesse (SOCRATE )
- L'ascension hors de la caverne est le cheminement de l'âme qui quitte le monde des apparences vers le monde réel ; chacun doit purifier son esprit jusqu'à ce qu'il soit capable de voir es idées et le bien
- Les images et le ombres de la caverne représentent les apparences trompeuses du monde sensible
- Le monde du jour représente les idées ; le soleil représente l'idée du bien

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